Alhasan a quitté Labé pour la Côte d’Ivoire en quête d’opportunités, atteignant finalement la Libye avant de retourner chez lui. Ses voyages à travers la Mauritanie et le Sénégal lui ont apporté des défis, mais Alhasan garde l’espoir que la formation d’EJM lui permettra de poursuivre une carrière en informatique et de bâtir une vie stable à Conakry.
Alhasan Diallo a quittée la Guinée en 2009 en quête d’une vie meilleure. Il passe 9 ans en Côte d’Ivoire mais ses rêves vont plus loin. En 2013 avec des amis il se rend en Lybie, l’Europe à l’horizon. C’est le début d’un cauchemaire.
Le parcours d’Alhasan Diallo est marqué par la résilience et la quête d’une vie meilleure. Né à Labé, près de la frontière de la Guinée avec le Sénégal, Alhasan quitte sa ville natale en 2009 à l’âge de 16 ans, espérant trouver des opportunités qui lui étaient inaccessibles en Guinée. Il passe près de neuf ans en Côte d’Ivoire, équilibrant travail et études pour construire les bases de son avenir. Mais les perspectives limitées en Côte d’Ivoire finissent par le pousser à envisager d’autres horizons, et en 2013, il se rend en Libye avec des amis, déterminé à atteindre l’Europe. Ce voyage le confronte cependant à des conditions de travail éprouvantes et à une exploitation sévère, en particulier lors de son séjour à Tripoli. Se remémorant cette expérience, Alhasan se souvient du choc éprouvé en voyant des cadavres abandonnés dans le désert. « Je luttais jour et nuit pour survivre,» raconte-t-il. Cette dure réalité le pousse à retourner en Côte d’Ivoire, dans l’espoir de terminer ses études et de trouver des opportunités plus viables.
En 2018, Alhasan entreprend un nouveau voyage, poussé par les difficultés économiques qui continuent de peser sur lui. Sa destination est l’Europe, mais cette fois-ci, il passe par Bamako et remonte vers la Mauritanie, travaillant en chemin pour rassembler suffisamment de fonds. En Mauritanie, il rencontre Ibrahim Keita, un compatriote guinéen partageant les mêmes aspirations. Ensemble, ils bravent un paysage rude, trouvant des travaux temporaires dans les marchés et les chantiers de construction. « Du Sénégal à la Mauritanie, les difficultés étaient extrêmes, » confie Alhasan. « Nous dormions souvent sous les étoiles, à même le sol, avec peu à manger. »
Le duo fait face à des barrages fréquents, avec des policiers exigeant des pots-de-vin et des conditions locales les poussant à bout. En Mauritanie, ils travaillent comme gardiens dans des marchés de viande, endurant de longues journées pour un salaire minime et peinant à joindre les deux bouts. Alhasan se souvient d’un chauffeur de taxi mauritanien qui les avait laissés en plan après avoir promis de les emmener jusqu’à la capitale. « Depuis ce jour-là, j’ai appris à ne faire confiance à personne, » déclare-t-il. Malgré leur résilience, les défis croissants poussent Alhasan et Ibrahim à reconsidérer leur parcours. Ils décident finalement de retourner à Conakry, utilisant les compétences de survie acquises en route pour envisager de nouvelles façons de reconstruire leur vie en Guinée.
De retour à Conakry, Alhasan trouve un emploi de chauffeur pour un voisin et commence des cours de droit en ligne, avec l’idée de bâtir une carrière stable en informatique. Ibrahim, de son côté, trouve des travaux occasionnels dans le carrelage, nourrissant l’espoir de rejoindre les forces spéciales. Les deux jeunes hommes se connectent avec le programme de formation d’EJM, qui leur offre une nouvelle perspective. « Rencontrer l’équipe d’EJM m’a donné un éclat d’espoir, » partage Alhasan. « Depuis mon retour, je me sentais perdu, mais c’était la première fois que je voyais une telle initiative dans mon pays. »
En repensant à son parcours, Alhasan évoque les motivations qui l’ont poussé à quitter la Guinée. «Je voulais une vie meilleure, poursuivre mes études,» explique-t-il. Conscient des difficultés rencontrées par les migrants, qu’il avait vues à la télévision et en ligne, il se sentait prêt à affronter les défis. Cependant, il conseille aujourd’hui aux jeunes qui envisagent de migrer de considérer les voies légales. « Le voyage en lui-même n’est pas mauvais, mais partir illégalement est dangereux. Suivez les procédures adéquates pour obtenir un visa ; c’est la façon la plus sûre. » Pour Alhasan, ce voyage lui a enseigné des leçons précieuses, notamment l’importance de la préparation mentale et physique et la nécessité de disposer de fonds de secours.
Aujourd’hui, l’objectif d’Alhasan est d’acquérir des compétences qui lui permettront de construire une vie stable en Guinée. Il est particulièrement intéressé par la gestion de bars et restaurants, ainsi que par la formation en informatique, voyant dans ces domaines des opportunités prometteuses. Pourtant, il reste conscient des limites auxquelles il fait face. « En ce moment, je n’ai pas de travail et peu d’espoir pour l’avenir, mais le soutien d’EJM a fait une différence, » dit-il. Sa vision de « chez lui » a changé depuis qu’il a vécu dans d’autres pays, appréciant l’hospitalité de la Guinée envers les étrangers. «Dans mon pays, les gens sont tellement gentils avec les étrangers. C’est différent d’autres endroits où les étrangers sont souvent mal accueillis,» observe-t-il.
L’histoire d’Alhasan illustre la réalité complexe de nombreux jeunes migrants, jonglant entre aspirations et sagesse acquise au prix fort. Maintenant, de retour en Guinée, il regarde vers l’avenir avec un optimisme modéré, espérant qu’avec du soutien et les compétences adéquates, il pourra bâtir une vie qui réalisera ses rêves et le protégera des dangers auxquels il a été confronté à l’étranger.







